
Traduction en français en bas de page
If you had to describe yourself in a few words:
I’m from Norway and I grew up there before studying European politics and applied linguistics around Europe (Holland, Germany, Finland, Latvia, Russia).
Today, I lead the Europe office of Bellona, an NGO that focuses on climate change and environmental protection.
What did your first steps in Brussels look like?
I arrived in January 2008 for an internship at the Norwegian representation to the EU on environmental and climate issues. I already knew the city a little bit because I had organised a visit to Brussels as a student. My first impression was “chaos and mess” but it’s probably because I’m Norwegian.
Was there a particular moment that made you an engaged citizen?
Climate change and environment have always been a big part of my life, because I’ve been involved in this field for a long time.
For my local engagement in Brussels, I probably had two turning points: the first one when using my bike in the city. I used to do it in the Netherlands, but in Brussels in 2008, it was a die hard thing to do! And the second one was when I became a father, I don’t want my daughter to suffer from breathing the air!
Today, what is the cause / association for which you are involved?
It should be a human right to breathe clean air – and in Europe, we have legislation to that end. Being involved with climate and environment legislation at a European level made me question mobility and clean air in my very own city. The EU has clear air quality rules, and yet we all live in a city that has been breaching EU clean air legislation for more than a decade, the city where those rules were decided. A few months ago, the European Commission announced it may take Belgium to court.
So I am engaged in several causes : the fight against climate change and for cleaner air in Brussels, and voting rights for non-Belgians in Brussels.
I became involved with voting rights because I quickly realized that the city depends on its voters. With Brussels’ 19 municipalities, there is no clear liability and responsibility. With some contacts, I first started 1Bru – calling for unified, ambitious policy making for our city. Subsequently, we realised that a power transfer from the municipalities to the city-region would lead to a democratic deficit, as non-Belgians do not have voting rights in the region. In Brussels, this is one third of the inhabitants! With a wider group, we started 1BRU1VOTE, a non-partisan movement calling for the right to vote for non-Belgians in the Brussels-Capital Region. The goal was to create more accountability and enable a big, disenfranchised population group to engage with our city.
What do you get from this social engagement?
I would say pride, because I was very proud of what our small group could do. We had citizen interpellations in all municipalities, collected thousands of signatures and got the Brussels Parliament to hear our cause and, eventually, vote a resolution in its support. And at a social level, it creates friendship, it’s been great to meet people that care about the city.
How do you reconcile these personal commitments with a busy life?
That’s the harder part, it is NOT obvious. Obviously, prioritisation is key but also recognising that you don’t have to be everywhere all the time: relying on cooperation and team work.
What would you say to others for them to get involved?
You can really make a difference with a small amount of people. If you believe in what you want, it’s extremely rewarding and motivating to really do something... instead of just complaining.
If you had to sum up your vision of Brussels?
If I had to say one word “Potential”: so much has to be done !
If you had to choose one place in Brussels, what would it be ?
It’s so hard to choose one place, I would say Le Café Béguin : you can go any day of the week, there is always something and you feel like in a different place.
Si tu devais te décrire en quelques mots: (d’où viens-tu, qui es-tu, que fais-tu?)
Je suis norvégien et j’ai grandi là-bas avant d’étudier en Europe (Pays-Bas, Allemagne, Finlande, Lettonie, Russie) la politique européenne et la linguistique appliquée.
Aujourd’hui, je dirige le bureau Europe de Bellona, une ONG qui lutte pour la protection de l’environnement.
A quoi ont ressemblé tes premiers pas à Bruxelles ?
Je suis arrivé à Bruxelles en janvier 2008 pour un stage à la représentation de la Norvège sur les enjeux climatiques. Je connaissais déjà un peu la ville parce que durant ma scolarité j’y avais organisé un voyage d’études. Ma première impression était « chaos et bazar », mais c’est surement parce que je suis norvégien.
As-tu eu un déclic de l’engagement dans ta vie et si oui lequel ?
L’environnement a toujours été une grande partie de ma vie, c’est une cause dans laquelle je suis impliqué depuis longtemps. Pour mon engagement à Bruxelles, j’ai probablement eu deux déclics: le premier lorsque j’ai sorti mon vélo à Bruxelles. J’avais l’habitude d’en faire aux Pays-Bas, mais à Bruxelles en 2008, c’était sacrément compliqué ! et le second, c’est quand je suis devenu père, je ne veux pas que ma fille souffre de l’air qu’elle respire !
Aujourd’hui, quelle est la cause / l’association pour laquelle tu t’engages ?
Respirer un air pur devrait être reconnu comme un droit humain – et en Europe, nous avons une législation à cette fin. Être impliqué dans la législation sur le climat et l’environnement au niveau européen m’a amené à remettre en question la mobilité et l’air pur dans ma propre ville. L’UE a des règles claires sur la qualité de l’air, et pourtant nous vivons tous dans une ville qui enfreint la législation européenne sur l’air pur depuis plus d’une décennie ! Il y a quelques mois, la Commission européenne a annoncé qu’elle pourrait poursuivre la Belgique en justice.
Je suis donc engagé dans plusieurs causes: la lutte contre le changement climatique et l’air pur à Bruxelles, et le droit de vote pour les non-Belges à Bruxelles.
Je me suis impliqué dans le droit de vote car j’ai vite compris que la ville dépendait de ses électeurs. Avec les 19 communes de Bruxelles, il n’y pas de responsabilité claires. Avec quelques contacts, j’ai commencé 1Bru – appelant à l’élaboration de politiques unifiées et ambitieuses pour notre ville. Par la suite, nous nous sommes rendu compte qu’un transfert de pouvoir des communes vers Bruxelles-Capitale conduirait à un déficit démocratique, les non belges n’ayant pas le droit de vote dans la région. A Bruxelles, c’est un tiers des habitants! Avec un groupe plus large, nous avons lancé 1BRU1VOTE, un mouvement non partisan appelant au droit de vote pour les non-Belges dans la Région de Bruxelles-Capitale. L’objectif était de créer plus de responsabilité et de permettre à un grand groupe de population de s’engager dans notre ville.
Qu’est-ce que cet engagement t’apporte ?
Je dirais de la fierté d’abord, parce que je suis très fier de ce que notre petit groupe a réussi à faire. Nous avons eu des interpellations citoyennes dans toutes les communes, recueilli des milliers de signatures et obtenu que le Parlement bruxellois vote une résolution en notre soutien. Et sur le plan social, cela crée des liens forts, des amitiés, c’est formidable de rencontrer des gens qui se soucient de la ville.
Comment concilier un engagement personnel fort dans des vies déjà bien remplies?
C’est la question la plus dure ! Ce n’est toujours pas évident. La priorisation est la clef mais il faut aussi reconnaitre qu’il ne faut pas toujours être partout, il faut pouvoir s’appuyer sur l’esprit d’équipe et la coopération.
Que dirais-tu à d’autres personnes pour qu’elles s’engagent à leur tour?
Je leur dirais qu’on peut vraiment faire la différence, même avec une petite équipe. Si on croit en ce qu’on veut, c’est extrêmement gratifiant et motivant. On arrête de se plaindre, et on agit.
S’il fallait aujourd’hui résumer ta vision de Bruxelles, en tant que bruxellois :
Si je devais résumer en un mot je dirais “potentiel” : il y a tant à faire!
Et la question pour le plaisir : si tu devais nous donner ton lieu coup de cœur à Bruxelles (que ce soit un parc, un café, un bar, un musée…)?
Si je dois choisir un seul endroit, je choisirais Le Café Béguin, à tout moment de la semaine il s’y passe quelque chose et on a l’impression d’être hors de la ville.